Nouveaux écrivains
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Nouveaux écrivains


 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 Le début de mon roman

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
T'choup
Posteur Novice
Posteur Novice
T'choup


Messages : 13
Date d'inscription : 15/12/2009

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyMer 16 Déc - 19:39

Avant de vous livrer un premier chapitre je voudrais m'exprimer. Ce roman peut être à la vu du premier chapitre un écrit purement féministe et donc sera peut-être contesté par la plupart ds garçons. Mais ce n'est pas le cas, ce roman est juste une idée originale qui s'éloigne d'un stéréotype de l'esprit féminin à son propos. Voila, je vous laisse le découvrir.


EXES ELBIAF


Chapitre 1 : Nostalgie

Un rayon de soleil pénétra dans la petite chambre où logeait le jeune Paul. Allongé sur une couchette au matelas pas plus épais qu'une simple feuille de papier, les ressorts du sommier lui entaillaient le dos, déjà meurtri par les coups qu'il recevait en travaillant dans les décharges de la ville. L'astre flamboyant embrassa la rue, colorant les trottoirs blancs immaculé d'une lumière orangée. De nombreuses personnes se rendant au travail fourmillaient dans les rues. Paul observait, avec difficulté, les allées qui grouillaient de monde à cet heure si matinale, à la recherche d'un visage masculin parmi cette assemblée en petit tailleur sombre. Sa vue n'était pas très bonne et il ne parvenait pas à distinguer correctement les traits de chaque individu. Il s'imaginait des figures austères, des yeux perdus dans des réflexions compliquées visant à améliorer ce monde qui approchait, selon le nouveau gouvernement, de la perfection. Il ferma la fenêtre, tira le rideau et s'assit sur le fauteuil vieilli par les années. Il réfléchissait souvent aux règles de cette société radicalement changée. Il était né homme, vivrait esclave et mourrait homme. Le jeune garçon n'avait pas connu la période que son grand-père lui contait, où hommes et femmes étaient égaux et où l'on pouvait goûter aux joies de la liberté. Lorsque le vieil homme se perdait dans ses pensées, un sourire béat venait illuminer son visage, effaçant les blessures que les années de dur labeur avaient gravées sur sa peau. Paul admirait cet homme qui l'avait élevé après le décès de son père, survenu quelques mois après sa naissance. Alors qu'il s'égarait dans les méandres de ses quelques souvenirs, une larme roula sur sa joue noircie.

A l'opposé de là, Cassandra s'observait dans son miroir. Elle était commune à la plupart des femmes qui l'entouraient : des cheveux châtains ne brillant que rarement, des yeux d'un marron foncé qui ne pétillaient jamais. Elle décida d'habiller son regard d'une épaisse couche de mascara et appliqua un gloss transparent sur ses lèvres légèrement charnues. Elle soupira. Elle ne comprenait pas pourquoi elle se donnait autant de peine à vouloir être belle. Elle vivait dans un monde où elle ne côtoyait que des femmes. Elle regrettait souvent de n'avoir jamais pu rencontrer d'homme. Croiser cette créature des bas-fond lui était impossible et elle savait qu'elle ne les fréquenterait que lorsque viendrait le temps, pour elle, d'enfanter. Sa vie était triste, trop monotone à son goût. En effet, la jeune fille, rêvait de belles histoires d'amour, de cœur qui bat, de sentiments forts. Elle ne les connaissaient que par le biais des romans qu'elle lisait en cachette de sa mère. Celle-ci lui avait formellement interdit d'accéder aux livres de « l'avant ». De nouveau, elle jeta un coup d'œil à son reflet. Satisfaite, elle quitta la salle de bain, attrapa son sac qui était étalé sur le sol et sortit de la maison. Elle se mêla à la foule et partit en direction du lycée Notre-Dame, situé dans le dix-huitième arrondissement.

Non loin de là, Claudia observait la scène qui se déroulait sous sa fenêtre. Le monde tournait rond. La ville était propre, agréable, personne n'échangeait de paroles violentes et la paix semblait régner dans les rues. Soulagée, elle rejoignit sa place et fit face à l'assemblée de femmes qui se tenait devant elle. Elles étaient huit, toutes les cheveux relevés, le visage très peu expressif. L'une d'entre elles se leva et frappa des mains sur la grande table en bois. Ses yeux étaient sévères et les traits de sa figure semblaient figés dans une éternelle lassitude. Elle était petite et mince, rien de très impressionnant, mais elle inspirait le respect par son allure. Elle s'éclaircit la gorge puis démarra son discours :
« - Le bilan de ce mois-ci est inacceptable. Le nombre d'arrestation pour révolte à presque doublé en l'espace de seulement quelques semaines. Les hommes deviennent violents et tentent de reprendre l'autorité. Nous devons agir et vite, nous ne pouvons pas faire face à une révolution. Notre gouvernement étant basé sur la paix nous avons dissout les armées il y a de nombreuses années. De plus, aucun homme n'acceptera de combattre les individus de son sexe qui se sentent opprimés. Nous devons les empêcher de reprendre le pouvoir et cela par n'importe quel moyen. Les femmes du monde refuseront d'être de nouveau abaissées au rang de Sexe Faible. »
Elle acheva sa tirade et lança un regard à l'assemblée qui l'avait écoutée attentivement. D'un simple coup d'œil, elle invita ses collègues à donner leur avis sur la question. Une femme aux cheveux noirs et aux yeux couleur de jais prit la parole :
« - Je pense que la non-violence n'est pas la solution. Nous devons leur faire comprendre qu'aucune révolte ne sera acceptée. Les hommes, les mâles, se comportent comme des animaux : ils essayent de récupérer leur territoire et n'hésiterons pas à employer la force. La meilleure solution est une répression sévère et exemplaire, coupant la chique à tous ceux qui voudraient suivre les opposants au régime. »
Quand l'oratrice eut finit d'exposer ses idées, tous les chignons acquiescèrent à sa proposition. Claudia avait, elle aussi, hoché de la tête mais elle restait sceptique. Fatiguée, elle congédia les membres du conseil et s'affala dans son fauteuil.

Paul était épuisé mais il devait se lever et rejoindre son lieu de travail. Il enfila son uniforme, un pantalon et une chemise bouffante d'un bleu électrique, intense et vulgaire. Il détestait ces vêtements. Il sortit de sa petite chambre et mit un pied dans le lugubre couloir de l'immeuble. La tapisserie s'effritait, dévoilant de longs pans de mur ternes et salis par les années. Au fond du corridor, sur une porte à la peinture blanche écaillée, se dressait un miroir en pied. Ainsi, il était forcé d'apercevoir son allure négligée avant de traverser la ville pour rejoindre la décharge. Lorsqu'il passa devant la glace, son reflet était éteint : comme les parois de l'immeuble, il n'était plus qu'un élément du décor. Ses cheveux étaient décolorés et de la même texture que la paille. Le fond de ses yeux aussi était blême, regardant vers un futur tracé et vide de sens, n'ayant pour seul but que la survie de son âme desséchée. Ce qu'il vit l'effraya. Il avait l'impression d'avoir décrépi avec les années, de n'être plus qu'un vieillard qui attendait que la mort vienne le chercher. Et puis, l'espace d'un instant, l'image changea. Les traits de son visage devinrent plus clairs, plus beaux. La jeunesse avait reprit possession de son corps, il avait enfin vingt ans, et un sourire radieux naissait sur ses lèvres. Puis dans un soupir l'image s'évapora, ne laissant que la promesse futile d'un futur impossible et d'un présent irréel.

Les talons de Cassandra claquaient sur les pavés à la blancheur éclatante. Elle s'approchait rapidement de la bâtisse en grès rose qui avait pour rôle d'éduquer la nouvelle génération de femmes. Une petite bande de filles s'attardait devant les grilles, elles jacassaient sur la nouvelle paire de chaussures qui brillait dans les vitrines des grands magasins. Agacée par autant de superficialité, Cassandra passa son chemin et se rendit immédiatement devant sa salle de cours. Elle était seule, vue que toutes ses camarades profitaient des dernières chaleurs de l'été dans la grande cour dallée. Elle s'assied sur le carrelage froid, appuya sa tête sur le mur et se laissa glisser, les yeux fermés, dans un rêve éveillé, film en noir et blanc défilant derrière ses paupières ; elle voyait des filles et des garçons courir dans les couloirs pour rejoindre leur salle de classe. Un sourire furtif traversa le visage d'un jeune homme lorsqu'il croisa le regard doux et sensible de sa petite amie. Une étincelle passa et sembla, l'espace d'une seconde, effacer le monde qui les entourait. La sonnerie retentit et balaya les images qui avaient illuminé le sourire de Cassandra. Doucement les élèves rejoignaient leur salle de cours dans un bruissement de tissus. Elle se releva, effaça de son esprit l'instant précédent et pénétra dans la pièce où s'alignaient une quinzaine de table. Cassandra observa par la fenêtre et vit un camion qui, elle le savait, menait à la décharge. Elle oublia le fourgon, ainsi que ses passagers et retourna à son cours d'histoire.

Cassandra, Paul et Claudia pensèrent à la même chose exactement en même temps.

« - J'aimerais tellement que ce soit comme avant. »
Revenir en haut Aller en bas
R45
Admin
R45


Messages : 298
Date d'inscription : 21/02/2009
Age : 31
Localisation : Centre - saran

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyMer 16 Déc - 23:47

J'ai beau etre un garçon qui s'adonne à tout type de lectures... ce texte m'a bluffé ! Je l'ai lu et relu afin d'en comprendre les facettes et je ne m'en suis pas lassé !
Hoping you to continue ( en espérant que tu continues )
Revenir en haut Aller en bas
https://nouveaux-ecrivains.forumactif.com
T'choup
Posteur Novice
Posteur Novice
T'choup


Messages : 13
Date d'inscription : 15/12/2009

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyJeu 17 Déc - 13:11

Oh, merci, à vrai dire je pensais vous livrer les 4 chapitres écrits un par un.
Merci beaucoup pour cette critique.
=)
Revenir en haut Aller en bas
quintan
Posteur Présent
Posteur Présent
quintan


Messages : 62
Date d'inscription : 04/03/2009
Age : 28
Localisation : qui peut savoir

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyMar 22 Déc - 21:13

Je n'ai qu'une chose a dire : c'est génial!!!!!!!

J'adore le début de ton histoire. Hate de lire la suite!
Revenir en haut Aller en bas
http://miss-laura2004.skyrock.com
T'choup
Posteur Novice
Posteur Novice
T'choup


Messages : 13
Date d'inscription : 15/12/2009

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyLun 28 Déc - 0:21

Merci quintan. Allez je vous livre les 4 autres chapitres.

Chapitre 2 : Labeur et punition

Le camion s'arrêta devant un large panneau en fer rouillé qui marquait l'emplacement de la décharge. Une femme à la carrure masculine ouvrit le compartiment arrière où s'entassaient pas moins d'une vingtaine d'hommes, elle les invita à sortir par un signe de tête vif et sec. Un premier garçon s'extirpa du véhicule, son corps était déguindé et son regard amorphe était accentué par les larges cernes qui apparaissaient sous ses yeux, celles-ci indiquaient que ses nuits étaient courtes. Il fut suivi par d'autres jeunes hommes, à la même apparence terne et presque inhumaine. Leur démarche était saccadée et presque automatique. Un pied puis l'autre. La scène semblait être sortie d'un mauvais film d'horreur mettant en scène une armée de zombies. Au milieu du groupe la tête blonde de Paul qui surpassait largement les autres en hauteur se distinguait. En l'observant de plus près on pouvait voir qu'il se différenciait de chacun. Ses traits étaient moins tirés, plus vivants et une lueur nouvelle naissait au fond de ses prunelles.

Paul leva les yeux au ciel, il était bleu délavé et quelques nuages gris masquaient le soleil. Il avait l'impression que la nue était un reflet de sa vie avec cette même couleur terne et cette semblable lumière de bonheur cachée. Il reprit sa marche vers les immondices dont l'odeur putride qui s'en dégageait le frappait au visage. Les relents d'ordures envahissaient ses narines et s'attardaient sur sa langue en laissant une saveur acide et désagréable au maigre petit-déjeuner qu'il avait avalé. Il passa une petite arcade ou quelque chose qui y ressemblait vaguement. Sur le côté se tenait une seconde femme qui dégageait une certaine sévérité qui réduisait à néant les protestations des hommes. Elle frappa Paul avec une paire de gants noircie par la crasse qu'il attrapa et enfila avant de rejoindre le tas de déchets qui s'étalait devant lui.

Un soleil de plomb s'abattait sur les métaux projetant ainsi des reflets éblouissants dans les yeux des travailleurs. Ils s'efforçaient tous de trier les multiples déchets qui jonchaient le sol. D'un côté ce qui se recyclait, d'un autre les déchets organiques et enfin ce qui resterait sous la même forme de nombreuses années. Plié en deux, le dos de Paul le faisait souffrir et la chaleur écrasante frappait son crâne avec véhémence y déclenchant de vives douleurs. Son souffle était court, heurté. Une souffrance aigue parcourait ses bras et jambeset il devait lutter à chaque seconde pour ne pas s'arrêter, pour continuer à travailler. Sans relâche. L'espace d'une minute il se redressa, détendit son dos et ses bras afin de mieux retourner à sa tâche. C'était une grossière erreur. L'air claqua et la lanière en cuir d'un fouet hérissé de piques vint lui lacérer le dos faisant couler plusieurs grosses gouttes de sang qui naissaient sous les griffures. Celles-ci glissaient paresseusement jusqu'à tomber sur les déchets. La force et la violence du coup arracha un cri à Paul et des larmes de douleur vinrent perler au coin de ses yeux. Il se remit immédiatement au travail avec plus d'ardeur qu'il ne le faisait auparavant.

A ses côtés le jeune Antoine avait assisté à toute la scène. Il aurait dût être outré, révolté par ce qui venait de se passer mais aucune réaction ne semblait faire surface dans son esprit embrumé. Il observait le visage décomposé de Paul qui tentait tant bien que mal de retenir ses pensées révolutionnaires. Personne ne savait vraiment ce qui arrivait aux hommes qui se rebellaient mais ce qui était certain c'est qu'ils étaient arrêtés et qu'on ne les revoyait jamais. Aucun garçon n'aurait voulu se risquer à pareil folie, alors chacun travaillait dans le silence le plus total, réfrénant toutes idées pouvant leur nuire.

Les heures passaient et le rythme de travail freinait engendrant de nombreux coups de fouet. Un gant glissa et provoqua ainsi, par sa fuite, une nouvelle effusion d'hémoglobine. Le jeune garçon qui s'était blessé ne signala pas l'accident, il continua à plonger ses doigts ensanglantés dans des matières visqueuses, reste d'une crème antirides vieille de plusieurs mois, résidus d'un repas chinois datant de quelques semaines. La ronde des surveillantes se déroulait monotonement. Etrangement elles se ressemblaient toutes, des pantins identiques destinés à accomplir toujours la même tâche.

A midi, un sifflement strident retentit. Tous les ouvriers, habitués à ce son aigu et grinçant, n'y associèrent aucun geste pour se protéger des stridulations émises par un large haut-parleur. Cette cacophonie fut suivie d'un ordre prononcé par une voix féminine légèrement déformée par les grésillements de l'engin.
« - Il est midi, il est midi, cinq minutes de pause pour vous ravitailler. »
Tous se redressèrent comme un seul homme, ils descendirent de l'amoncellement d'immondices sur lequel ils se tenaient et rejoignirent au pas de course ce que certains osaient appelé un réfectoire. Il s'agissait plutôt d'une vieille cabane en bois mort où d'amples moisissures avait pris possession de chaque parcelle de bois, à présent rongé par l'humidité. Une odeur âcre embaumait l'air et s'attardait sur les plats. La centaine de garçons s'entassèrent tant bien que mal dans la masure. Quelques tables et chaises prêtent à rendre l'âme s'étendaient sur la maigre longueur du lieu. Un homme, ou bien une femme, stéréotype même de la grosse et grasse cantinière déposait une louche d'un mélange brunâtre dans les auges des travailleurs qui dégageait des relents aigres et fétides.

Paul fut servi et alla s'asseoir au milieu de ses collègues, le jeune homme se retrouva coincé entre Antoine et un autre garçon au regard triste et lointain qui ne firent aucun mouvement lorsqu'il s'installa. Il commença à manger, en silence, les aliments glissaient sur sa langue, le solide visqueux refusait d'être mâché et Paul était contraint de l'avaler tout rond.

A côté de lui, Antoine le fixait avec insistance. Il était obnubilé par ce garçon qui ne ressemblait pas aux autres. Cet homme qui avait l'air moins malheureux, plus jeune aussi. Comment faisait-il pour ne pas être rongé par les labeurs qu'il accomplissait ? Pourquoi son visage n'était pas marqué par la peur, le doute et la fatigue ? Toutes ces questions se bousculaient dans la tête d'Antoine. Il voulait le connaitre, apprendre de lui, ses secrets, ses désirs et ses espoirs. Alors, rongé par la curiosité, Antoine fit une erreur, une faute grave qui pouvait lui valoir une sentence bien pire que les coups de fouet. Antoine parla à Paul. La communication lors des heures de travail et même en dehors était formellement interdite et les différentes associations et regroupements étaient prohibés.
« - Je... je m'appelle Antoine, je.. Je voudrais savoir comment-tu fais pour...pour être comme tu es ? Plus heureux ? La peur déformait les intonations de sa voix et y déposait quelques trémolos. »
Surpris par cette brusque et illégalle intervention Paul tourna la tête vers son camarade. Il aurait souhaité pouvoir lui répondre, mais prendre un tel risque ne lui ressemblait pas vraiment alors il ne fit que l'observer , le regard circonspect et cherchant à déceler la véritable raison de cette question au fond des yeux du jeune homme. Il inspecta d'un coup d'œil vif la pièce, cherchant à savoir si on les avaient remarqués.

Un son violent claqua dans l'air et dans un seul mouvement tous se levèrent et cherchèrent des yeux le responsable de ce dérangement. La femme du camion se tenait derrière Antoine. Celui-ci avait le visage couvert de la purée que contenait son assiette. La surveillante lui avait assené un coup brutal à l'arrière du crâne avec une latte de bois. Le sang poissait déjà dans ses cheveux et les yeux du garçon se révulsèrent. Paul, choqué par cette intervention fixait son assiette, il donnait l'impression de vouloir se transformer en la gelée gluante. Le caporal, c'est à ce que faisait penser la personne à ses côté, le frappa aussi. Antoine avait perdu connaissance et nageait à présent dans son assiette. La femme tira les cheveux de Paul vers l'arrière, elle lui lança un regard froid et noir, se racla la gorge et laissa échapper quelques postillons qui vinrent s'écraser sur le nez du pauvre Paul. Puis d'une voix grave, masculine elle le questionna :
« - Que t'a-t-il dit ? Pourquoi t'a-t-il adressé la parole ? Grogna-t-elle
- Il... il voulait savoir ce qu'était le repas, mentit honteusement Paul, son visage rougi par la honte.
- Mensonge, tu mens. Vociféra-t-elle. Emmenez-les, emmenez-les, je ne veux plus les voir, hurla-t-elle. »
Deux femmes larges d'épaules vinrent les emporter, la première jeta Antoine sur son épaule et la seconde traina Paul par les aisselles.

Chapitre 3 : Apprentissage

« - Ouvrez vos livres pages 297 !! Lança la jeune professeur d'histoire. Aujourd'hui nous allons étudier le passage de la république à la misarchie. »
Cassandra attrapa l'ouvrage, feuilleta rapidement les pages et s'arrêta enfin sur celle demandée. Sur le papier glacé s'étalaient quantité de photo qui décrivait, ce jour, vingt-et-un décembre 2012, où les femmes du monde avaient pris, pour la première fois, la totalité du pouvoir. La jeune fille connaissait assez bien ce passage de l'histoire, l'on l'enseignait dès le CP, et cela avant l'étude de la naissance de la civilisation. Chaque année, chaque classe c'était le sempiternelle récit, encore et encore. La préceptrice s'éclaircit la voix, regarda les visages obscures de ses élèves déjà endormies par l'ennui et commença sa tirade qu'elle répétait depuis des années déjà.
« - Le vingt-et-un décembre 2012 est l'une des dates les plus importantes dans l'histoire du monde. Ce jour là, Alizée de la Suze, jeune femme ayant eu une enfance entourée de figures féminines violentées par leur mari renversa le pouvoir en place avec l'aide d'une assemblée féministe qu'elle avait crée quelques années plus tôt. Beaucoup croyait que ce jour était la date hypothétique de la fin du monde annoncé par la Maya. Certains diront que cela s'avérait être le fin d'un monde entièrement masculin, une nouvelle ère qui démarrait. Mais vous connaissez tous cette légende, car toute cette histoire de Maya relève à présent d'une immense calomnie visant à effrayer une population influençable et influencée. Vous avez toutes étudié les événements qui ont mené à ce changement mais aujourd'hui nous allons parler de l'Avant. »
La jeune femme fit une légère pause et observa les réactions de ses élèves. Toutes avaient le regard ahuri par la nouvelle qui avait semblé éclaté dans l'air, telle la bombe qui avait rasé la totalité de l'Australie. Finalement elle reprit la parole d'une voix lasse et monotone.
« - Comme certaines d'entre vous doivent le savoir avant la misarchie la plupart des pays étaient dirigés par des hommes, que ce soit des présidents, des dictateurs ou des rois, c'étaient toujours des hommes. L'on compte bien sûr quelques rares exceptions mais bien trop peu nombreuses. Durant cette période l'on aimait faire croire qu'une égalité existait, que la femme avait été relevé au même niveau que l'homme avec les années. La voix de la professeur montait en crescendo, ravivé par les faits racontés.
Mais, regardez le graphique de votre livre. Pouvez vous me dire ce que vous y voyez ? »
Tous les visages se penchèrent et étudièrent avec attention le diagramme. Des ho surpris s'élevaient dans la classe. Une adolescente à la longue chevelure blonde leva une main impeccablement manucurée. Elle pinçait les lèvres et semblait agacé par les paroles qu'elle voulaient prononcées.
« - Oui Agnès ?
- Ce graphique montre les salaires des femmes et des hommes pour une même profession. L'on peut voir que les salaires féminins restent souvent inférieurs à ceux de leurs homologues masculins. Ce graphique est pour moi une preuve de l'inégalité qui régnaient. Répondit Agnès d'une voix forte et sûre. »

Une cacophonie de protestations retentit. Tout se mêlait dans un maelstrom de pensées et de cris protestataires qui envahissaient la pièce et mangeaient chaque minuscule parcelle d'air. Cassandra tentait tant bien que mal d'ignorer ce brouhaha en concentrant son esprit sur les histoires belles et idylliques qui sortaient de ses livres. Tout cela semblait lointain et inexistant, comme recouvert par un voile d'illusion. La rumeur se tût et le préceptrice reprit habilement la parole.
« - Comme le montre donc ce document, la société idyllique qu'ils pensaient avoir mise en place; leur égalité, n'était qu'un leurre destiné à bander les yeux des jeunes filles. L'on voulait éviter toute révolte des partis féministe qui naissaient peu à peu. Son intonation poussait dans les aigue et, à présent, la jeune professeure était une jeune élue politique qui défendait se propre vision du monde.
Mais revenons à Alizée, alors qu'elle n'était qu'une petite fille elle a pu assisté à des scènes d'une extrême violence. Des scènes qui s'avéraient quotidiennes pour certaines femmes et même si une réglementations visait à punir ces agissants, ils persistaient à commettre leurs méfaits. Ce qu'à vécu cette pauvre enfant, ce qu'elle a vu a été banni de notre culture. En effet, notre actuelle présidente a vu a l'âge de seulement cinq ans son père battre sa mère et ses sœurs ainés. Vous savez tous ce que ces événements ont provoqué la vie d'Alizée et dans celle de la communauté féminine. »

Un silence pesant crépita dans l'air. Brisant le discours de la femme qui faisait à une classe de plus en plus épuisée. Les yeux se fermaient automatiquement et l'on pouvait saisir sur chaque visage les bribes de sommeil qui tentaient de se faire une place. Cassandra observait la rue à travers la fenêtre. L'alternance entre les bâtiments en pierre ou brique rouge avec les grandes tours en verres élégantes et élancées offrait un contraste passé et présent d'un bel effet. La lumière du soleil traversait les vitres colorés des flèches transparentes. Les couleurs s'étalaient avec grâce et beauté sur le pavé opalin dans une danse brillante et envoutante. Dans un rayon le rouge se mêlait au jaune et à l'orange. Dans une ultime valse le bleu embrassait le vert pour faire naitre un turquoise océan. Brillant sous les yeux de la jeune fille le cours disparu dans un flot de poésie et de rêves.

Un raclement de gorge se fit entendre. La professeure avait perdue l'attention de ses élèves qui se maintenait toutes dans un état semi-comateux.
« - Continuons !! C'est le vingt-cinq avril 2010 que Alizée créa la AFF, l'Association Féministe Française. Elle fût rejoint au cours de cette année par plus de dix mille femmes françaises qui souhaitaient stoppées les mâles dans leur prise de pouvoir. Durant cette même année elle permit de crée des affiliés à la AFF dans plus de cinquante pays. La révolution féministe était en marche. Le trente-et-un mai 2010, un groupe de commando , une unité spéciale de gendarmerie prit d'assaut le quartier général de l'AFF accusé dès lors de mouvement radical et terroriste. L'on voit à travers cette opération le besoin de l'homme d'anéantir la révolte qui était en marche, mais au lieu de consumer le mouvement ils l'attisèrent. A la fin de l'année 2011 la majorité des femmes du monde avaient rejoint, dans le secret pour la plupart d'entre elles, l'AFF ou une semblable association. La préceptrice reprit son souffle et continua à déblatérer ses dates et ses faits historiques qui avaient finalement servis de berceuse pour la moitié de la classe.
Finalement, après une évolution tant dans les actions que dans les débats et rassemblements l'AFF a réussi à s'emparer du pouvoir en place grâce... »

Le son strident de la sonnerie du lycée interrompit la professeure et réveilla les élèves qui s'étaient assoupis sur leur table. Toutes se levèrent et quittèrent la salle dans une vague de braillements et de ragots.

Chapitre 4 : Détention

Perdu dans une minuscule pièce dépourvue de lumière et dont les lanières de l'air glaciale s'amusaient à fouetter son corps dénudé, Paul souffrait. Entouré par la seule noirceur, il était étendu sur le sol, mort, simple pantin désarticulé dont les ficelles auraient été coupées. Les relents d'urine et d'excréments pénétraient sa peau et son esprit, l'annihilant de toute présence extérieure. Le jeune homme gisait sur la pierre froide et rugueuse qui écorchait sa peau et traçait des marques profondes sur son épiderme noirci par la crasse ambiante. Les gouttes de pluie qui ruisselaient dehors transperçaient le plafond de bois rance et s'écrasaient sur le visage meurtri de Paul, laissant de larges traces noirs sur ses joues sales. Une odeur de peur et de torture traversait les couloir de la sombre bâtisse, des cris perçant et douloureux suintait à travers les cloisons dans un fond sonore dérangeant et angoissant. Dans l'obscurité écrasante un pas lourd et rapide claqua, un silence de mort s'insinua dans le corridor.

Les talons tambourinaient sur le pavé dans une mélodie funèbre. Des jambes longues et fines les surmontaient, celles-ci étaient dessinés par un collant opaque noir cintré de soie rouges qui entourait la cheville telle une blessure sanguinolente. Posé sur les collants scintillait une robe en fil de diamant, une lueur brillante dans les ténèbres. Une lumière rougeoyante qui ondulait au rythme de la démarche de la chevelure noire. De grands yeux cerclés de charbon luisait sur la figure sombre de la jeune femme. Derrière le bleu de son regard perlait une étincelle vermeille, une larme de sang. Ses ongles crissaient sur les barreaux en fer de lune. Les pas de la femme la menait en direction de la cellule étroite et étriquée de Paul. D'un geste sec elle désigna la porte, deux femmes larges d'épaules la tirèrent et la geôle s'ouvrit, dévoilant le corps meurtri de Paul.

Paul nageait dans un flot de pensées douloureuses. La vie l'avait volée, elle l'avait trainée et battue, l'avait dévorée et finalement elle avait abandonnée sa carcasse en le livrant à la folie des charognards. Une goutte salée glissaient avec aigreur jusqu'à la commissure de ses lèvres. Il fermait les yeux et dessinait dans son esprit les méandres d'un maelstrom de violence , empoissonnant les dernières onces de sa raison. Brusquement on le tira sur le sol, ses pieds nus s'éraflaient sur les pierres inégales. Le sang coulait sur ses talons et se répandait par terre dans un mélange de rouge et de noir. Affolé, le garçon cherchait du regard une figure singulière, masculine. Dans un renfoncement Paul vit se dessiner le visage d'un homme lui ressemblant trait pour trait, et puis dans un souffle d'air le mirage disparu, l'image de son jugement altéré par la souffrance.

Les deux femmes qui trainait Paul le jetèrent violement sur le sol rocailleux de la cour de la prison. La pluie le fouettait et faisait tremblé ses membres amaigris. Iriana s'avança, Paul crut voir un ange se pencher au dessus de lui, elle irradiait une lumière divine et un sourire ensoleillant son visage aux trait enfantins. Alors, naïvement le jeune homme tendit la main, le paradis s'ouvrait enfin à lui après que sont existence ait été rythmée par la difficulté. Mais, sa main se perdit dans un vide stupéfiant, il brassait le néant de la nuit sans lune. La jeune femme attrapa finalement sa paume qui était suspendue dans l'air, elle l'attira à lui dans un geste maternel, elle fit glisser ses long doigts sur sa lèvre et dans un rictus dément elle arracha sa peau avec ses ongles acérés. Un cri vint déchirer la quiétude du soir, au creux de son cou s'étalait trois longues balafres brûlantes, le liquide poisseux tâchait ses lambeaux de vêtements et de grosses gouttes s'écrasaient sur les graviers. Puis, la pointe du talon d'Iriana vint se poster sur sa jugulaire, appuyant sur les blessures fraiche et accentuant la douleur.
« - Tu croyais vraiment que j'allais t'aider, que j'allais avoir pitié de toi ? Tu... as... parler avec un homme durant tes heures de travail, tu as comploté contre la misarchie et tenter de nuire à la communauté féminine et tu veux que l'on t'aide ? Non, non, non !! Tu vas apprendre à obéir aux lois ! Elle s'arrêta une minute, une lueur de folie dans les pupilles.
Emmenez-le en salle de torture !! Il en a bien besoin, elle acheva sa phrase d'un ton froid et tourna le dos dans un bruissement de tissus. »
Paul hurla, se débattit, tenta de fuir, couru et chuta, mais il fut rattrapé et emmené devant les regards compatissant des autres détenus qui observait la scène à travers les grilles.

La troupe arriva dans une large salle au haut plafond. Les murs était peint de la même couleur que l'hémoglobine séchée comme si l'on avait aspergé le mur de litre de sang et que l'on l'avait laissé tarir. Un parfum nauséabond enlaçait les nouveaux arrivants et pénétrait leur narines, empoissonnant leur sens. Une moquette usée recouvrait le béton. Au centre de la pièce se dressait une table en bois entourée de plusieurs chaises. Dans le coin droit une immense machine dominait l'espace, ses mâchoires puissantes étaient repliés sur une planche muni de lanière en cuir. De petits morceaux de chair s'accrochaient encore sur celles-ci. Dans l'autre coin un monstre d'acier brandissait des bras armés de scies et de pointes aiguisées. L'on aurait dit un mauvais film d'horreur, tout était cliché ici, pas d'originalité. On fit s'asseoir Paul sur une chaise en face d'Iriana. La femme abattit ses mains sur la table, faisant sursauter le garçon qui regardait autour lui avec affolement, il semblait être un animal en cage. Une grosse femme apporta un vieux générateur datant de « l'avant » auquel était reliées deux pinces à dents, puis elle quitta la pièce et referma la porte en métal blindé. La panique s'insinua immédiatement dans l'esprit de Paul, ses yeux roulaient rapidement dans ses orbites et ses mains tâtait les bords de la chaise. Il ne tenta pas de se lever, ses jambes le faisait atrocement souffrir ainsi que la plaie de son cou. Iriana se leva, tourna autour de la table d'un pas lent et mesuré, elle prenait le temps de regarder Paul dont l'angoisse grandissait à chaque fois qu'elle se rapprochait un peu plus de lui. Elle arriva avec grâce et élégance dans son dos, elle assena une claque à l'arrière de la tête du jeune homme et se pencha à son oreille.
« - Paul, tu vas souffrir pour ce que tu as fait. Sa voix était douce et délicate »
Le jeune homme se demandait comment un être dotée d'une apparence aussi envoutante pouvait être l'incarnation d'un démon sanguinaire et sans aucun pitié. De nouveau Iriana le gifla à l'arrière du crâne.
« - As-tu quelque chose à dire ?
- Je... je n'ai rien fait de mal, j'ai juste dit à un camarde ce qu'était le repas. Par pitié, laissez-moi ! Supplia-t-il en laissant transparaitre des trémolos dans sa voix. »
Un rire mauvais sortit de la gorge d'Iriana, elle se promenait dans la pièce en souriant, savourant la douleur de son prisonnier. Elle aimait s'amuser à les regarder supplier, mais elle ne cédait pas. Les hommes sont de merveilleux menteurs, elle ne se laisserait jamais dupé.
« -Bien, bien, tu diras peut-être la vérité après le traitement que je te réserve. »
Elle força Paul à se lever. Elle appela la femme qui avait apporté le générateur et elle lui fit baisser le pantalon du jeune garçon. Dénudé devant ses femmes, honteux, Paul tentait de cacher son embarras tout en masquant sa peur. Enfin, l'on accrocha les deux pinces à ses testicules et l'on envoya une décharge électrique. Un cri retentissant explosa dans la pièce.

Chapitre 5 : doutes

Claudia était assise, seule, face à l'immensité de la salle de conférence. Une légère lueur produite par les rayons de la lune dansait sur son visage dont les traits étaient déformés par sa lutte intérieure. Dans son esprit se mêlait un maelstrom de pensées contradictoires. Désespérée, elle avait les yeux baissés et fixait avec assistance son livre électronique de poche. Sur l'écran de l'engin s'étalaient quantité de lettres noires en petit caractère qui se donnaient la main. Les mots formaient la constitution du gouvernement actuel. Claudia cherchait ce qui l'avait incité à rejoindre, cinquante ans plus tôt, le pouvoir en place. Mais tout s'embrouillait à présent, son choix ne semblait ne revêtir aucun sens désormais, et le doute embrumait sa conscience auparavant parfaite.

Claudia leva enfin le regard, elle le laissa glisser autour d'elle et se nourrir de l'ambiance de la pièce. La lumière claire et douce des réverbère de l'avenue se reflétait sur le mur blanc dans une myriade de reflets argentés. Les spots du plafond, quand à eux, émettait un rayonnement bleuâtre qui tombait sur les reliures dorés des livres de l'étagère. Au fond de la salle se trouvait un large écran en cristal dans lequel rayonnait une jeune femme qui se dandinait sur de la musique électronique. Claudia fixa un instant la scène de la télévision, le public qui entourait la jeune chanteuse était composé d'une unique masse de cheveux blonds et bruns qui s'agitaient au rythme des déhanchés des jeunes spectatrices. La présentatrice était aussi une femme au sourire franc et massif qui regardait en direction des caméraman qui ne pouvait être, eux aussi, que des représentantes de la gente féminine. Cette communauté où l'homme avait été banni lui paraissait oppressante et futile. Tout ne se résumait qu'à un rêve de jeune fille, celui d'un monde rose dans lequel l'harmonie aurait été totale, c'était ce qu'elle prônait, cet univers imaginaire. Et puis la réalité l'avait frapper, violenter par sa dureté et son mensonge. Elle ne savait plus quoi faire, Claudia ne savait plus pourquoi elle faisait cela.

La premier ministre se leva, elle se dirigea en direction du grand miroir en pied situé sur sa droite. La glace était entouré de cristaux de neige congelé que l'on avait emprisonné dans une pellicule d'or froide. Claudia tendit la main vers son reflet et effleura la paroi du psyché de bout de son doigt. Le reflet qu'elle vit semblait éloigner du sien, elle avait passé les soixante-dix ans et son visage était aussi lumineux et vif que celui d'une jeune femme. Ses cheveux noirs lâchés négligemment lui tombaient sur les épaules en une cascade de boucles soyeuses et définies. Ses yeux d'un vert intense et profond brillait d'une étincelle de jeunesse tout juste commencé. Son corps aussi était fin et longiligne et gardait une stature droite et digne. Dans sa robe en soie noire elle avait tout d'une starlette, elle ressemblait à l'adolescente de la télévision. Et puis sa vision s'empara de ses mains, elles étaient pâles, ridés et les ongles étaient jaunis par les années passées. Elle retourna à sa place, attrapa un sac en daim blanc duquel elle sorti une petite fiole et une seringue. Elle planta l'aiguille dans le liquide, l'aspira et se l'injecta dans le bras. Une douleur fulgurante vient envahir sa tête, tous ses membres se mirent à trembler violemment et une goutte de sang vint perler à la commissure de ses lèvres. Son estomac se contracta, son cœur accéléra puis se mit à ralentir progressivement, sa respiration était haletante et la douleur déchirait ses traits.

Les minutes passèrent, lentement tous les symptômes survenus après l'injection se stoppèrent, tout redevint normal. Claudia se redressa, elle rangea le produit et inspira une grande bouffée d'air. Les douleurs ne duraient pas longtemps et le résultat était admirable, elle rayonnait. Mais cette apparence n'était qu'un accessoire inutile comme tout le reste. Elle se souvenait pourquoi elle était là, comment elle était arrivée à ce moment précis, perdue, voguant dans le doute.

Claudia stationnait sur les marches de la cathédrale Notre-Dame. Ses talons claquaient machinalement sur les marches dans un mouvement d'agacement et d'impatience. Le soleil se cachait derrière les nuages et un vent frais soulevait la queue de cheval de la jeune fille. Les passants s'attroupaient autour du grand bâtiment et les flashs crépitaient. Enfin, une femme à l'allure imposant traversa la foule, la séparant en deux part égales. C'était moïse qui domptaient les flots. Son pas était assuré et des applaudissements accompagnaient sa traversé. Des journalistes se précipitaient sur le jeune femme, ils l'a bousculaient et tendaient leur micro devant son visage fermé, les questions fusaient et s'abattaient sur sa totale indifférence. Enfin elle arriva jusqu'à Claudia, elle lui serra la main et l'entraina à sa suite. Sans dire un mot, Claudia prit sa suite, elle se laissait guider par la tâche bleu électrique au milieu des centaines de femmes qui s'attroupaient. Elle parvenait aussi à distinguer sa chevelure rousse, petite flammèche soulevé par la bise.

Claudia rouvrit les yeux, cette première rencontre avec Alizée restait un moment suspendu au milieu de sa vie, le centre de tout le reste. C'était un peu comme un rêve éveillé, mais ce qui avait suivi surpassait de loin n émotion ce moment.

La jeune femme se trouvait dans le bureau d'Alizée. Les stores étaient rabattues sur le mur en verre et les néons projetaient une lumière blanche sur le sol en marbre vert. Toute la décoration s'axait autour de cette couleur, les murs était olive, les canapé émeraude et le bureau en jade. Alizée détonnait dans cette ambiance surnaturelle, sa figure était austère mais belle. Ses yeux bleu en forme d'amande était rehaussé par un maquillage clair et léger. Tout était fin chez cette femme, son nez était légèrement aquilin et ses lèvres formaient une ligne mince. Elle invita Claudia à s'asseoir.
« - Je suis ravie que vous ayez accepter de venir mademoiselle Valfroy, je souhaiterais vous proposer une place dans mon gouvernement. Vous connaissez mon projet, les femmes on prit le pouvoir mais il est nécessaire de dresser les hommes, comme des animaux.
- Pourquoi les dresser, il ne semble pas offrir de contestations aux régimes actuel. La population est calme et civilisé. Répondit Claudia avec une once de surprise dans le voix.
- Non, tout les jours nous réprimons de jeunes révolutionnaires. L'idée de la femme aux pouvoirs n'est pas encore totalement accepté et je crains le pire pour l'avenir. Je pense qu'il faudrait les réunir, leur apprendre les valeurs qui sont désormais, les conditionnés afin d'en faire des personnes obéissante et sage. Ils seront traités humainement et dans quelques années tous seront remis dans la société. Nous obtiendrons la parfaite harmonie que nous recherchons depuis si longtemps. Alizée avait prononcé ses paroles sans que le doute fasse trembler son intonation.
- Je comprends votre projet Mademoiselle De la Cruz, et je l'approuve totalement mais pourquoi avoir voulu me rencontrer. Je ne suis qu'une jeune femme qui vient de finir ses études de politique sociale ?
- C'est simple, j'ai besoin que vous communiquiez avec le public, j'ai besoin que la population ne s'inquiète pas et que cette réforme reste secrète jusqu'à ce que tous les hommes soient réunis.
- C'est d'accord »

Le souvenir s'estompa à nouveaux, cela faisait cinquante ans que les hommes étaient retenus et ce sans l'humanité promise. Le doute était un poison qui doucement tuait les idées de Claudia.



Voilà, voilà. Bon le chapitre 3 est longuet mais nécessaire.
Revenir en haut Aller en bas
R45
Admin
R45


Messages : 298
Date d'inscription : 21/02/2009
Age : 31
Localisation : Centre - saran

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyLun 28 Déc - 22:05

Wouh !! affraid
Je suis fan ! ( Very Happy)
Revenir en haut Aller en bas
https://nouveaux-ecrivains.forumactif.com
T'choup
Posteur Novice
Posteur Novice
T'choup


Messages : 13
Date d'inscription : 15/12/2009

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyJeu 31 Déc - 16:29

Euh, merci =)
Revenir en haut Aller en bas
R45
Admin
R45


Messages : 298
Date d'inscription : 21/02/2009
Age : 31
Localisation : Centre - saran

Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman EmptyJeu 31 Déc - 16:35

LOL je t'en prie.
Je trouve ta façon d'écrire très bien. Tu ne fais pas trop de répétitions, c'est clair et simple à suivre.
J'aime beaucoup Continue comme ça Wink
Revenir en haut Aller en bas
https://nouveaux-ecrivains.forumactif.com
Contenu sponsorisé





Le début de mon roman Empty
MessageSujet: Re: Le début de mon roman   Le début de mon roman Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Le début de mon roman
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Mon roman!
» Morceau de roman : Les Grimoires Disparus

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Nouveaux écrivains  :: Ecriture :: Ecriture :: Romans-
Sauter vers: