Voici la préface de ce superbe roman :
L’intelligence repose sur deux concepts fondamentaux :
- la capacité d’apprendre,
- la capacité de transmettre le savoir.
Ce sont ces deux capacités qui ont propulsé l’animal humain en tête de la course à l’évolution.
La capacité d’apprendre, c’est l’art de trouver des solutions neuves à des problèmes nouveaux. C’est l’amélioration constante des savoirs. Ce n’est pas seulement un lent processus d’adaptation : c’est l’innovation qui apporte la rupture. Ce sens de l’innovation est largement répandu dans l’espèce humaine. En période de crise, les solutions jaillissent simultanément aux quatre extrémités de la terre. C’est ainsi qu’il y a environ 10 000 ans, lors d’une période climatique peu propice à la cueillette et à la chasse, l’homme a commencé à sélectionner puis cultiver les graines de céréales, entamant ainsi le lent processus qui le conduisit à l’agriculture puis à notre monde moderne. On a constaté que l’apparition de graines cultivées se produisit à peu près simultanément dans toutes les régions du monde.
La capacité de transmettre le savoir permet d’enregistrer l’innovation et de la transmettre au cercle tribal, sociétal ou mondial. Cette capacité de transmettre le savoir accélère le processus individuel d’apprentissage en évitant de reprendre chaque fois le long processus de recherche. Cette capacité de transmettre le savoir est aussi source de pouvoir celui qui contrôle la connaissance contrôle le cercle tribal ou sociétal. Protéger le savoir devient un enjeu. Limiter sa diffusion donne un avantage fondamental. La diffusion du savoir et son contrôle sont ainsi à l’origine des structures religieuses et sociales.
Ainsi, diffuser la connaissance, c’est bâtir le monde de demain. C’est donner à l’homme les outils pour de nouvelles innovations qui lui permettront de bouleverser son environnement. Pour le meilleur et pour le pire.
Si l’on rencontre un jour, au cours de nos explorations spatiales, une race intelligente, on constatera que son intelligence repose elle-aussi sur l’acquisition et la diffusion des savoirs.
Imaginons une civilisation lointaine qui cherche des dépositaires pour les plus précieux savoirs. La Terre est un terrain d’accueil idéal où la connaissance croîtra et se multipliera. Mais où il sera malaisé de la tenir sous contrôle et où il est impossible de dire ce qui en sera fait.
Didier HALLÉPÉE